Réchauffement climatique : quels impacts sur la vigne et le vin ?

On pourrait supposer qu’un réchauffement de 2 degrés ne serait pas dramatique pour les vignobles. Pourtant, d’ici les 50 prochaines années, la viticulture pourrait connaître des changements considérables en matière de produits, de culture et de consommation, dûs au réchauffement climatique.

La vigne

Bien que les cépages que nous cultivons sur le bassin méditerranéen aiment les climats chauds et secs, les ceps pourraient tout de même être fragilisés par une température allant au dessus de 40°C.

Les vendangeurs aussi seraient affectés par le réchauffement climatique. Il y a deux décennies, nous vendangions au mois de septembre avec des températures de saison douces et agréables.
Aujourd’hui, nous récoltons les raisins en août, très tôt le matin pour éviter la chaleur.
Qu’en sera-t-il dans 50 ans ? Les vendanges pourraient être de plus en plus précoces, et sous des températures plus élevées encore. Ce qui augmenterait la pénibilité du travail d’une part, mais aussi la fragilité des baies.

En bref, certains vignobles situés dans les régions chaudes pourraient subir de grandes pertes. Selon une étude publiée par la revue PNAS, les pays méditerranéens comme l’Italie ou l’Espagne perdraient environ 65% de leur vignoble. Des pays en zones plus tempérées, comme la France ou l’Allemagne, s’en sortiraient plus facilement avec autant de pertes que de gains de territoire cultivable.

Le vin

N’oublions pas que c’est la chaleur et le soleil qui font le sucre dans les raisins, et davantage de sucre engendre un degré alcoolique plus important. Par conséquent, le degré des vins devrait augmenter.

Il existe cependant des moyens de faire redescendre le degré, mais cela représente un coût non négligeable et peut modifier le profil du vin.

Nous pouvons aussi supposer que les habitudes de consommation viendraient à changer. Par exemple, la consommation de vin serait moindre en été à cause des fortes chaleurs et d’avantage de rosé pourrait être dégusté en hiver.

Des solutions existent !

Les vignerons peuvent en effet anticiper pour tenter de s’adapter et de sauver leur vignoble.

Au Domaine de Vézian, nous pratiquons sur nos vignes « la non-taille ». Parmi les nombreux bienfaits de cette technique, il y a le fait que les baies soient à l’ombre grâce aux feuillages.

Toujours selon l’étude publiée par la revue PNAS, les chercheurs soulignent que les pertes pourraient être mitigées par des modifications d’encépagement. Un défi complexe mais pas insurmontable.

Alors que des cépages comme le Grenache ou encore le Carignan n’auraient pas trop de mal à s’adapter, le Merlot lui, risquerait de disparaître. Il faudrait alors modifier en partie l’encépagement des vignobles.
Egalement, de très anciens cépages Français qui avaient étés abandonnés car ils n’étaient pas assez productifs, pourraient être remis au goût du jour.

Affaire à suivre …

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  1. […] le quotidien des producteurs est rythmé par de nombreux aléas. Conditions climatiques (consulter le précédent article sur le réchauffement climatique), maladies touchant les vignobles (mildiou, termites, oïdium, black-rot…). Beaucoup de facteurs […]

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